Abécédaire (incomplet) des arguments pour ne pas bouger. Ou le contraire...

D’après l’interview de Malgorzata Klass, kinésithérapeute et professeur à la Faculté des Sciences et de la Motricité de l’ULB

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Petit déminage des raisons que l’on invoque pour rester inactif... et de toutes celles qui y répondent.

A, comme dans "Ah mais où voulez-vous que je trouve le temps ?". "Le manque de temps est l’argument avancé en premier par les personnes qui tentent de justifier pour quelles raisons elles ne bougent pas ou peu", constate Malgorzata Klass, kinésithérapeute et professeur à la Faculté des Sciences et de la Motricité de l’ULB. Dans ce cas, la bonne question à se poser est celle de savoir pour quelles raisons on manque de temps et comment il est possible de remédier à ce constat.

B, comme dans "Ben j’aime pas ça du tout du tout". "Parfois, on croit ne pas aimer le sport ou l’activité physique... mais on n’en n’a jamais vraiment pratiqué ou pas de manière adaptée, constate la kinésithérapeute. Il est vrai aussi que, si l’on tente de faire du sport de manière irrégulière et sans recommandations adéquates, on en garde seulement le souvenir d’avoir eu mal tous les jours qui ont suivi cette expérience." (voir aussi : F comme "Fatigue"). Voilà une des raisons pour lesquelles un sport doit être pratiqué progressivement et régulièrement : cela fera disparaître ce type d’inconvénients.

C, comme "C’est nouveau pour moi". Pour des raisons personnelles, culturelles ou familiales, un grand nombre de personnes n’intègrent pas le sport dans leur vie. Et cela concerne les femmes encore plus que les hommes. Mais est-il forcément "trop tard" pour découvrir que l’on peut prendre du temps pour soi, pour sa santé et pour son bien-être ?

D, comme "Découragement". Si on se dit que l’on est loin des recommandations santé en matière d’activité physique et qu’on se démotive d’office, ce n’est évidemment pas une bonne solution. D’autant que le moindre petit changement qui peut introduire davantage d’exercices dans sa vie est toujours bon à prendre.

D, encore, comme "Déclic". "Il ne doit pas venir de l’extérieur : on ne fait pas du sport ’pour les autres’ ", rappelle Malgorzata Klass. C’est à chacun de ressentir les bienfaits du sport et de vouloir continuer à l’intégrer à sa vie. Petit conseil : pour maintenir cette impulsion, il est chaudement conseillé de choisir une activité physique que l’on aime.

E, comme les "Enfants, prenez les manteaux, on y va". Beaucoup de jeunes deviennent trop gros, ils ne bougent pas assez, y compris au détriment du capital osseux qu’ils doivent constituer durant l’enfance. Et, souvent, les adultes/leurs parents ne leur montrent pas vraiment l’exemple. "Pourquoi ne pas faire du sport en famille, tous ensemble ?", suggère Malgorzata Klass. De la marche (par exemple grâce aux marches ADEPS organisées les week-end), des jeux de ballons... Le choix est vaste. Outre les bons moments passés ensemble, cela donnera aux jeunes des habitudes durables. "Beaucoup de choses se jouent à ce moment-là", insiste-t-elle.

F, comme "Fatigue". Après une journée passée entre les gosses, le boulot, les transports, les courses et le ménage, on est souvent trop crevé pour envisager l’envie de bouger. Mais c’est dommage : en réalité, la pratique régulière du sport contribue à réduire ce sentiment de fatigue en quelques semaines seulement.

G, comme dans "Groupons-nous, c’est plus sympa." Le bon concept, c’est de ne pas commencer une activité physique seul dans son coin. L’aspect social du sport permet de gagner en motivation. Placer des rendez-vous dédiés au sport dans son agenda aide aussi à tenir le rythme.

J, comme "J’ai mal après les séances et ça dure parfois plusieurs jours". "Quand on pratique mal un sport, oui, on a mal", confirme Malgorzata Klass. Le secret : y aller progressivement, gérer l’intensité des exercices que l’on s’impose et les pratiquer régulièrement.

Propos recueillis par Pascale Gruber, journaliste santé.

Mis à jour le 05/01/2021