Au bureau :
L’activité physique, une alliée contre le diabète
On sait que l’activité est bonne pour la santé : cette affirmation se vérifie aussi, à 100%, pour les personnes confrontées au diabète. "Qu’il s’agisse d’un diabétique de type 1 ou de type 2, la pratique d’une activité physique menée de manière régulière permet un meilleur équilibre de la glycémie et une réduction des risques cardiovasculaires", assure Corentin Scoubeau, doctorant en Science de la motricité (ULB). De plus, dans un grand nombre de cas, grâce à la pratique régulière d’une activité physique, une escalade thérapeutique médicamenteuse peut être évitée chez les personnes diabétiques soucieuses d’un bon équilibre glycémique.
Méfiez-vous du pré-diabète
On ne devient pas diabétique de type 2 du jour au lendemain", détaille Corentin Scoubeau. Tout d’abord, débute une phase de transition, dite « pré-diabète », au cours de laquelle la personne ne présente aucun symptôme clinique et où la glycémie est normale. Cette phase, difficile à diagnostiquer, peut perdurer parfois plusieurs années, avant d’évoluer vers le stade de diabète de type 2. Aussi, il faut rester attentif au surpoids abdominal qui devrait être considéré comme le premier signe clinique d’une résistance à l’insuline qui se développe lors de cette période. En effet, lors de la période de pré-diabète, il arrive fréquemment que l’action de l’insuline soit perturbée et que les organes ne réussissent plus à capter et à entreposer aussi efficacement le sucre. On parle alors de « résistance à l’insuline ».
L’activité physique va permettre une meilleure gestion du poids corporel et une réduction de l’obésité abdominale mais, également, une réduction des facteurs de risque cardiovasculaire.
Grâce à l’activité physique et à un rééquilibrage alimentaire, il est tout à fait possible de ralentir ou de faire régresser l’évolution de la maladie et de maintenir la fonction pancréatique, détaille Chantal Godefroid, kinésithérapeute avec une expertise en cardio-vasculaire et en endocrinologie. Fort heureusement, la résistance à l’insuline n’est pas un phénomène irréversible !"
A plus long terme et en l’absence d’exercice, la surproduction d’insuline va entraîner un épuisement du pancréas qui va conduire à l’arrêt de la production de l’insuline et à l’apparition du diabète de type 2, caractérisé par un état d’hyperglycémie chronique. Ce dernier est très nocif pour les vaisseaux sanguins. Il augmente le risque de maladies cardiovasculaires (infarctus et AVC - Accidents vasculaires cérébraux) mais, également, des atteintes à des organes tels que la rétine, le rein ou encore les nerfs.
Du sport, du sport, encore du sport
Quand le stade de diabète de type 2 est atteint, l’activité physique a encore et toujours sa place, avec les bénéfices apportés par une baisse de poids et la réduction des facteurs de risques cardio-vasculaires. Pour atteindre ces objectifs, il faut donc bouger mais il faut aussi le faire régulièrement.
Mais que veut-dire exactement bouger régulièrement ?
- "Deux séances d’exercice physique ne peuvent être espacées de plus de 48 heures", précise Chantal Godefroid.
- "Toutes les activités physiques de type endurance telles que la marche, le vélo, le jogging, la natation à intensités modérées sont à privilégier 30 minutes par jour ou bien 1H à 1H30 tous les 2 jours", ajoute Corentin Scoubeau.
"En principe, après les six premiers mois d’activité physique (couplées à une alimentation adaptée et équilibrée), les améliorations en terme de poids corporel et d’équilibre glycémique sont visibles. En parallèle, il n’est pas rare d’observer également de meilleurs taux de cholestérol, triglycérides ainsi qu’un meilleur profil tensionnel."La personne atteinte de diabète est alors motivée à poursuivre l’activité physique afin de garantir les bénéfices santé à long terme", explique Chantal Godefroid.
Parce que le sport, pour les personnes diabétiques, est un vrai médicament. A consommer sans hésitation !
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Article rédigé par notre journaliste santé Pascale Gruber.
Nous remercions Corentin Scoubeau doctorant en Science de la motricité (ULB) et Chantal Godefroid, kinésithérapeute (avec une expertise en cardio-vasculaire et en endocrinologie).