Environnement perçu et activité physique chez les élèves de 5e-6e primaire en Région wallonne

De nombreuses études ont démontré que la pratique d’une activité physique régulière était nécessaire au développement et au maintien d’un bon état de santé physique et psychologique tout au long de la vie [1] [2]. Cependant, les résultats de l’enquête Health Behaviour in School-Aged Children (HBSC) menée en 2014 en Fédération Wallonie-Bruxelles, ont montré que seulement moins d’un cinquième des élèves de 5e-6e primaire scolarisés en Wallonie pratiquaient une activité physique suffisante au regard des recommandations de l’OMS [1] [3].

L’augmentation du niveau d’activité physique des jeunes représente un véritable enjeu de santé publique. L’étude des lieux de vie principaux des enfants, à savoir l’école et la maison, pourrait aider à identifier et comprendre les éléments qui pourraient les rendre plus actifs. Des études récentes ont notamment montré que la présence de terrains de jeux ou de parcs dans le quartier était associée à un niveau plus élevé d’activité physique chez les jeunes, par rapport à ceux qui ne disposent pas de ce type d’infrastructure à proximité de chez eux [4] [5] [6]. De même, les jeunes qui se sentent en sécurité dans leur quartier, en lien notamment avec la sécurité routière, ont tendance à être plus actifs que les jeunes qui ne ressentent pas ce sentiment de sécurité [4] [5] [6].

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© Myles Tan

Perception par les enfants de leur environnement

En Région wallonne, l’enquête HBSC fournit des informations sur le sentiment de sécurité des enfants par rapport à leur quartier, ainsi que sur leur perception de leur environnement physique. En 2014, près d’un enfant sur deux (46%) trouvait son quartier sûr pour se promener ou jouer tout seul dehors (fig.1). Plus de la moitié (57%) vivaient dans un quartier dans lequel il y avait d’autres enfants avec lesquels ils pouvaient sortir jouer. La plupart (89%) possédaient une maison avec un espace extérieur. Enfin, près de la moitié des enfants (47%) vivaient dans un quartier où ils pouvaient aller jouer dans un terrain de jeux ou un parc.

Relations entre environnement et activité physique

Cette enquête a également montré que les enfants scolarisés en Région wallonne et qui vivent dans un quartier muni d’un terrain de jeux ou d’un parc sont plus enclins à pratiquer une activité physique suffisante. La présence d’autres enfants avec lesquels jouer dans le quartier est également associée à un niveau d’activité physique plus élevé. Concernant le sentiment de sécurité perçue, les filles qui trouvent leur quartier sûr ont plus tendance à pratiquer une activité physique vigoureuse, au moins deux fois par semaine, par rapport à celles qui ne s’y sentent pas en sécurité. En revanche, aucune association n’a été trouvée avec la possession d’une cour ou d’un jardin à la maison, ce qui peut paraître surprenant. L’explication résiderait, du moins en partie, dans le fait qu’une majorité (89%) des enfants interrogés vit dans une maison avec un espace extérieur permettant de jouer dehors.

Au regard de la littérature et des résultats de cette enquête, il apparait que l’aménagement des quartiers, par la création d’espaces publics de jeux et par le renforcement de la sécurité, pourrait avoir un impact positif sur le niveau d’activité physique des jeunes. Aussi, le développement des réseaux sociaux dans les quartiers pourrait permettre aux familles de tisser des liens et d’améliorer le sentiment de bien-être et de sécurité, facilitant ainsi les interactions et jeux entre enfants. Ces constats offrent des pistes de réflexion et plaident pour l’intégration dans les politiques publiques, d’actions visant à créer des environnements de vie plus propices à l’activité physique quotidienne des enfants.

Ces résultats sont disponibles sur le site internet du Sipes et dans l’article suivant : « Pedroni C, Dujeu M, Moreau N, Lebacq T, Méroc E, Godin I, Castetbon K. Environmental correlates of physical activity among children 10 to 13 years old in Wallonia (Belgium). BMC Public Health 2019 ;19:187 »

Article rédigé par : Camille Pedroni
Assistante de recherche au Service d’Information Promotion Education Santé (SIPES)
Université Libre de Bruxelles - Ecole de Santé Publique

Mis à jour le 06/07/2020