Alimentation durable oui, mais à quel prix ?

Quand on parle d’alimentation durable, la question du prix émerge souvent dès les premières minutes. Les ménages à petit budget ont le sentiment qu’elle est inaccessible financièrement et s’en sentent exclus.

Cette impression est en partie nourrie par la comparaison des prix entre produits labellisés et produits conventionnels en grandes surfaces et par le fait que les modes de distribution alternatifs, tels que les circuits courts, touchent encore surtout les publics plus favorisés.

Heureusement, l’alimentation durable et de qualité, c’est bien plus qu’une histoire de marques et de labels ! Une multitude de pistes d’action y conduisent.

Organiser ses courses

  • Vérifier régulièrement le contenu de son frigo et de ses armoires permet de tenir compte des stocks restants et d’adapter les courses à ses besoins.
  • En grande surface, tout est conçu pour nous inciter à des achats impulsifs. Pensez à faire vos achats le ventre plein, à ne pas emmener les enfants si vous en avez la possibilité, ou à mettre des limites claires à ceux-ci, à faire vos courses par internet.
  • Certains commerces sont plus "agressifs" que d’autres en termes de publicité et marketing.

" Produits de qualité sans se faire arnaquer "

  • Les céréales complètes (pain, pâtes, riz, semoule…), les légumineuses (lentilles, pois chiches, pois cassés, haricots rouges…), les fruits secs et les graines sont quatre catégories de produits qui gagnent à (ré)intégrer nos assiettes pour leur grande richesse nutritionnelle et leur excellent rapport qualité/prix.
  • Outre le soutien à l’économie locale et la réduction des transports, les fruits et légumes locaux offrent en moyenne les meilleurs prix si on respecte la saisonnalité.
  • Certains produits de marque sont très connus du public ou donnent une image de qualité ; ils en profitent souvent pour tirer les prix vers le haut ! Pourtant, ils ne sont pas forcément différents des autres.
  • Les promotions peuvent aussi être des pièges : elles peuvent nous inciter à acheter trop, des produits de mauvaise qualité ou des aliments qui ne nous plaisent pas.
  • N’hésitez pas à acheter
    • les fruits et légumes en vrac
    • les grands conditionnements pour les jus, yaourts, etc.
    • les produits entiers pour la volaille ou le poisson, etc.

Cela génère moins de déchets et c’est souvent financièrement plus intéressant.

  • Si on souhaite consommer bio, mais qu’on ne peut pas pour des raisons de budget, on peut se référer aux analyses de résidus pesticides pour choisir ses priorités.
  • Certaines initiatives locales de circuits courts sont en moyenne moins chères que le bio des grandes surfaces, à condition de respecter la saisonnalité.

"Dans la cuisine maison, tout est bon"

  • La cuisine maison permet de faire de sérieuses économies comparativement aux plats préparés et aux produits industriels !
  • Dès qu’un produit est nettoyé, pelé, mélangé ou préparé par l’agro-industrie, son prix augmente. On paye pour les étapes de préparation.
  • Réduire les portions de viande en augmentant la part de légumes par exemple et introduire des repas végétariens de temps en temps, peut faire diminuer le budget alimentaire d’un ménage.

"Sortir du piège des habitudes"

  • Même s’il coûte un peu plus cher, un repas de qualité peut être intéressant financièrement s’il contribue à réduire, voir supprimer les collations et grignotages.
  • C’est une vraie bonne idée pour le portefeuille, pour la santé et pour l’environnement de réduire les produits à forte teneur en sucre, graisse et additifs.
  • Essayez d’identifier les produits et plats consommés par habitude et de questionner cette habitude. Pourquoi ne pas apporter de la variété et prendre plaisir à la découverte de nouveautés ?

"Ne plus jeter d’argent à la poubelle"

  • Organiser ses courses et perdre le réflexe d’acheter toujours une marge de sécurité permet d’ajuster les quantités à ses besoins.
  • Une part importante du gaspillage vient de la confusion entre la date de durabilité minimale (DDM) et la date limite de consommation (DLC). Seuls les produits portant la mention « à consommer jusqu’au (DLC) » présentent un risque pour la santé au-delà de cette date.
  • Accommoder ses restes ou les consommer pour le lunch du lendemain évite bien des gaspillages.
  • Beaucoup de fruits et légumes sont jetés parce qu’ils sont un peu trop mûrs ou devenus moches. Pensez à les faire en soupe, purée, jus, compote, etc.

Article réalisé à partir d’extraits de la brochure "Manger sain et durable sans grignoter son budget", Catherine Closson, Alimentation21

Photo © Berc © Fotolia


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"La santé pour mieux vivre : le gaspillage alimentaire"
Observatoire de la Santé du Hainaut

Mots-clés: Avec un petit budget , Vers une société plus durable
Mis à jour le 28/12/2016