Je ne mange pas, je me cultive !

Bien sûr, il faut manger pour vivre. Mais pas seulement : l’acte de manger dépasse la satisfaction d’un besoin biologique. En effet, se nourrir relève aussi - entre autres - d’un acte culturel.

"Vous reprendrez bien un peu d’asticots ou de sauterelles ?"
Dans certains pays, cette question pourrait recueillir un accueil enthousiaste. Pour l’instant, ce n’est pas (encore ?) le cas chez nous. Et pour cause : ce que l’on mange fait partie intégrante de notre culture, de nos habitudes et de nos traditions culinaires (ou même religieuses), avec leur histoire et leur passé.


Cette culture a également donné naissance à des produits devenus "typiques" comme, chez nous, certaines bières, des fromages ou des plats que l’on déguste spécifiquement à telle ou telle période ou un certain jour de l’année.

  • Partie intégrante de notre alimentation, la culture a un réel impact sur nos comportements alimentaires. Menée auprès de 7.000 personnes de différents pays, l’enquête internationale Ocha [1] avait ainsi pu mettre en évidence des différences de comportements liées aux divers facteurs culturels dominants. De manière générale, tous les pays occidentaux ont été touchés par un passage d’une alimentation traditionnelle à des attitudes plus individualistes.

Mais, au-delà de cette tendance générale, quelles différences entre l’importance de la sociabilité et du plaisir partagé mis en avant de manière prioritaire chez les Français, les Suisses et les Italiens, et la conception d’une alimentation relevant d’un "acte privé et intime" chez les Anglo-saxons !

Autre lieu, autre manière de considérer son alimentation ? "A Paris, je me suis rendu compte que manger est un rituel, un acte de civilisation, presque une prise de position philosophique", avait déclaré Emil Cioran, l’écrivain et philosophe d’origine roumaine. [2]

  • Alors bien sûr, dans nos sociétés multiculturelles, nos comportements alimentaires évoluent aussi au contact d’autres traditions, que l’on intègre en tout ou en partie. C’est ainsi que de nombreux Européens apprécient désormais les nourritures chinoises, indiennes, libanaises, etc. Cependant, selon les spécialistes, le comportement alimentaire reste socialement et culturellement déterminé et relativement constant. Ce point explique d’ailleurs, en partie, les raisons pour lesquelles il nous est si difficile de changer nos manières de manger, y compris lorsque cela serait bénéfique à notre santé...

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"La santé pour mieux vivre : La Belgique et son alimentation"
Observatoire de la santé du Hainaut


Mis à jour le 03/03/2016