Obésité et discriminations

On jette sur les personnes en surpoids ou obèses des regards chargés de stéréotypes. Sans parler de nos comportements, loin d’être exempts de discriminations, souvent "socialement admises".

Discrimination des gros

Un enfant obèse qui dortAutrefois, nos peintres glorifiaient les femmes "enrobées". Il y a quelques générations, la corpulence des hommes était associée à leur haut statut social et/ou à leur réussite. Mais, en quelques dizaines d’années, tout a changé dans nos sociétés. Une seule norme, un seul idéal, s’y est imposé : celui de la minceur. Et malheur à ceux et à celles qui n’entrent pas dans ce moule !

Bizarrement, la minceur est désormais associée à toute une série de qualités (le courage, la volonté, la maîtrise de soi, la performance...). En revanche, kilos en trop et cellulite semblent rédhibitoires : être (trop) gros, ce serait être paresseux, idiot, sale, sans volonté ni contrôle de soi, laid, probablement pauvre...

A l’école
Les stéréotypes en vigueur n’épargnent pas les enfants.
Dès l’école, les rondeurs risquent d’entraîner quolibets, surnoms moqueurs, rejet y compris de la part des enseignants.

Dans le milieu professionnel
Rien ne s’arrange ensuite. Différentes études ont montré que pour ces profils "différents", les relations sociales, amoureuses, la quête d’un travail, tout comme celle d’un statut professionnel ou d’un salaire correspondant à ses réelles qualités, étaient lourdement impactés par le poids.

Au sein de la famille et en société
En famille aussi, dans les magasins, les transports en commun, chez les assureurs, le jugement sur les "gros" est implacable, dénigrant ou excluant.

Dans le monde médical
Quant au monde médical, il est loin de toujours bien traiter les obèses, comme si les soignants étaient persuadés qu’ils avaient en face d’eux des coupables.

Sans parler de certaines campagnes contre le surpoids qui contribuent également à accentuer les stigmatisations.

De lourdes conséquences

A nouveau, des études le montrent : les discriminations subies n’aident évidemment pas à s’accepter, à apprendre à s’aimer tel que l’on est, à avoir confiance en soi, à éviter la honte, les idées noires ou les exclusions sociales "volontaires".

De plus, elles risquent d’accentuer certains troubles alimentaires ou des comportement qui, au final, aboutissent à des hausses de poids. Comme si les personnes trop fortes étaient condamnées à une double peine... [1]

Saviez-vous ?
Il existe en Belgique une loi contre la discrimination. Même s’il n’est pas toujours évident de signaler une discrimination portant sur le critère d’apparence physique qu’est la corpulence, il est toutefois légalement possible de signaler une telle injustice. Pour cela, il faut s’adresser au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme au 0800 12 800. www.stop-discrimination.be et www.diversite.be

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Mots-clés: A l’école , Questions de poids
Mis à jour le 26/02/2016