Après bébé, on bouge
Lors de la grossesse, de nombreuses femmes incluent - à raison - une activité physique régulière dans leur vie. Après l’accouchement, ce "réflexe" peut - et devrait - être retrouvé rapidement.
Motivées par la perspective d’avoir bientôt leur bébé, de nombreuses femmes enceintes se mettent à l’exercice et introduisent l’activité physique dans leur quotidien. D’autres, déjà "naturellement" sportives, gardent le rythme (ou presque) en attendant leur enfant. Mais ensuite ? Quand et comment reprendre l’exercice après l’accouchement ?
"Il est possible de recommencer assez vite une activité physique modérée", assure Vitalie Faoro, Kinésithérapeute, Docteur en Sciences de la motricité et chargée de cours à l’ULB. "Cependant, dans un premier temps, il doit s’agir d’exercices doux : l’exercice par excellence qui s’impose d’abord à toutes, c’est la kinésithérapie post-natale."
En effet, après la grossesse, la priorité consiste à remuscler le plancher pelvien, qui a été étiré et a porté une surcharge, afin d’éviter toute descente d’organe liée à une faiblesse périnéale (du périnée). "Quand tout va bien, la rééducation post-natale peut débuter environ 1 mois après l’accouchement ", poursuit-elle.
Il est fortement recommandé de participer à 5 ou 6 séances au moins de cette kinésithérapie adaptée. Elle permet, entre autres :
de retravailler la force et le tonus du plancher pelvien ;
elle aide aussi à renforcer les muscles de la sangle abdominale transversale et oblique, utiles à la répartition de la pression sur le plancher pelvien.
Cette rééducation contribue donc à éviter des risques d’incontinence susceptibles d’apparaître lors d’efforts importants, dès la grossesse suivante ou bien plus tard, particulièrement lors de la ménopause.
Une fois achevée cette rééducation adaptée, et en fonction de l’avis du kinésithérapeute, les "sportives" peuvent retrouver progressivement leurs balles, leurs ballons ou reprendre leurs autres activités sportives de prédilection. Mais en douceur, de façon progressive et sans se fixer trop vite des objectifs de compétition élevés. En tout cas, précise Vitalie Faoro, "le sport n’est pas incompatible avec l’allaitement, et il ne modifie pas le lait".
Que du positif
Pour les femmes plutôt du genre "sédentaires" avant leur grossesse, mais qui ont mis à profit cette dernière pour commencer une activité physique comme la marche, la natation, le yoga, le taï-chi, le vélo, la gymnastique sur ballon (excepté pour les exercices nuisibles au plancher pelvien), par exemple, l’idée est de persévérer (ou de tester un nouveau sport qui les attire). "Beaucoup y ont pris goût, ont apprécié aussi les liens sociaux que l’activité physique peut créer et elles ont ressenti les bienfaits apportés par l’exercice. Pour chacune, l’important est de garder sa motivation et de continuer à bouger", plaide Vitalie Faoro.
De manière générale, après une grossesse, "l’exercice permet une meilleure gestion de la prise de poids. Il contribue aussi à lutter contre les problèmes de dos. Tant que l’activité est menée de manière adaptée, et entre autres sans solliciter à mauvais escient le plancher pelvien, elle a des impacts positifs sur le plan psychologique et au niveau de la santé globale", conclut-elle. Bref, pour les jeunes mamans, il y a plein de bonnes raisons de bouger. Pour soi... et pour le bébé : il profitera davantage encore d’une maman moins stressée, mieux dans sa peau et plus dynamique.
Actuellement, 9 séances de kinésithérapie périnatale sont remboursées par la mutuelle. Dans certains cas, elles peuvent être complétées par une prescription de 9 séances supplémentaires.
Si vous êtes trop prise pour suivre plus de 5 ou 6 séances de kinésithérapie postnatale, accordez-vous un peu de temps et... pratiquez, chez vous, les exercices effectués lors des séances accomplies avec le kinésithérapeute.
Pendant l’activité physique, une bonne gestion de la respiration (en la contrôlant bien, sans jamais la bloquer, et en pensant à souffler en portant une charge ou lorsque l’exercice est difficile) reste un "must" !
Article rédigé par Pascale Gruber, journaliste santé.