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Heureux les bons dormeurs… Commenter

Imaginons Jean de La Fontaine vivant au 21e siècle.
Il écrirait peut-être une seconde version de sa célèbre fable et mettrait en scène une fourmi ne cessant d’être active et ne dormant jamais (pour ne pas perdre de temps…) et une cigale chantant toujours et dormant tout son soûl.
Moralité : la fourmi n’ayant pas assez d’heures de sommeil se trouva grosse lorsque la bise fut venue. La cigale ayant chanté tout l’été, elle, était en forme et avait gardé sa taille fine…  

Car à notre époque, il semble que de nombreux humains soient gagnés, selon les cas et sans exclusive, par une appétence fiévreuse de loisirs, un tourbillon d’activités professionnelles envahissant leur vie privée, une compulsion de consommation effrénée d’écrans divers - Smartphone, tablette, PC, télévision - … 
Et où trouvent-ils le temps nécessaire dans les 24 heures de la journée ? Dans une réduction de leur temps de sommeil, pardi ! Car cette frénésie s’accompagne souvent aussi d’une perception peu valorisée du sommeil. Trop nombreux sont ceux qui le considèrent comme un mal inutile. Notez que ce sont les mêmes qui n’assimilent jamais le fait de rester « scotchés » devant leur écran à une perte futile de temps… 

Mais quels rapports avec les préoccupations de ce site Manger Bouger, me direz-vous ? Les données scientifiques montrent pourtant qu’ils sont évidents ! 

Qui dort… dîne ?

Les liens entre (manque de) sommeil d’une part, et surpoids et obésité d’autre part, sont bien établis. Plusieurs études épidémiologiques ont montré que les personnes ayant une durée de sommeil réduite par rapport à la moyenne (qui est de 7-8 heures de sommeil par nuit) ont plus de risque d’être ou de devenir obèses : moins on dort, plus ce risque est prononcé. Et ce risque lié à un sommeil trop court a des conséquences plus importantes chez les personnes jeunes que chez les plus âgées !

Les explications avancées sont multiples : la carence en sommeil perturberait le fonctionnement de l’organisme et induirait des changements métaboliques ; elle provoquerait des changements de comportement, avec altérations des capacités de jugement et de prise de décision. Le choix des aliments en serait ainsi modifié : augmentation des grignotages entre les repas, moindre consommation de végétaux, préférence pour les plats fortement épicés. 

Qui regarde son écran… ne bouge pas

Sans commentaires… tellement c’est évident ! En outre, la lumière bleue émise par la majorité des écrans perturbe l’endormissement et la qualité du sommeil. Et pour couronner le tout, le manque de sommeil accentuerait la fatigabilité en cas d’activités physiques, réduisant le niveau de ces dernières. 

Qui ne dort pas… néglige sa santé

L’impact négatif sur la santé d’une durée trop faible de sommeil est bien établi également : risque accru de maladies cardiovasculaires (notamment arythmies, athérosclérose, maladie des coronaires, insuffisance cardiaque, hypertension, AVC,…) et de désordres métaboliques (obésité, diabète de type 2 et dyslipidémie). 

Et bien ! Dormez maintenant !

Alors, assez avec cette ivresse d’activités sédentaires et d’écrans.
Nous avons en moyenne besoin de 7 à 8 heures de sommeil par jour : c’est aussi simple que cela !
Il reste à souhaiter que ceux qui considèrent le sommeil comme une perte de temps révisent leur jugement et tombent joyeusement dans les bras de Morphée, pour leur plus grand bien. 

Par le Docteur Patrick Trefois

Quelques références

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Publié le 13 décembre 2016 | par Patrick T. |
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