Activité physique : dernières recommandations OMS et état de la situation en Belgique
Le manque d’activité physique constitue le quatrième facteur de risque de mortalité au niveau mondial.
- Chez les adultes, la pratique d’une activité physique régulière s’avère bénéfique car elle permet de réduire le risque de maladie cardio-vasculaire, de diabète, de cancer du sein et du côlon et de dépression.
- Chez les enfants et adolescents, le fait de pratiquer une activité physique régulière favorise le développement d’un appareil locomoteur et cardiovasculaire sain. Cela leur permet, en outre, d’apprendre à coordonner et contrôler leurs mouvements et de garder un poids adéquat.
- Pratiquer une activité physique lorsque l’on a plus de 65 ans, permet d’améliorer l’endurance cardio respiratoire, l’état musculaire et osseux et de réduire le risque de maladies non transmissibles, de dépression et de détérioration de la fonction cognitive.
Quelles sont les recommandations de l’OMS concernant l’activité physique ?
L’Organisation Mondiale de la Santé formule des recommandations suivantes selon des groupes d’âge : [1]
Les enfants et les adolescents (5 à 17 ans)
- Pratiquer au moins 1 heure d’activité physique quotidienne, d’intensité modérée à forte ;
- Inclure des activités qui renforcent les muscles et les os à raison d’au moins 3 fois par semaine.
Pour les enfants et jeunes gens de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment le jeu, les sports, les déplacements, les activités récréatives, l’éducation physique ou l’exercice planifié, dans le contexte familial, scolaire ou communautaire...
Les adultes (18 à 64 ans)
- Pratiquer par semaine au moins 2h30 d’une activité physique d’intensité modérée,
- Ou au moins 75 minutes hebdomadaires d’une activité physique intense,
- Ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée à forte ; pour en retirer des bienfaits supplémentaires en matière de santé, les adultes devraient porter à 300 minutes par semaine la pratique d’une activité physique d’intensité modérée ou l’équivalent ;
- Inclure des activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux groupes de muscles devraient être pratiquées deux jours par semaine ou plus.
Pour les adultes de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment les activités récréatives ou les loisirs, les déplacements (par exemple la marche ou le vélo), les activités professionnelles (par exemple le travail), les tâches ménagères, le jeu, les sports ou l’exercice planifié, dans le contexte quotidien, familial ou communautaire.
Les seniors (65 ans et plus)
- Pratiquer 2h30 d’activité physique d’intensité modérée par semaine,
- Ou au moins 1h30 d’activité physique de forte intensité par semaine,
- Ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée à forte ;
Pour les adultes de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment les activités récréatives ou les loisirs,les déplacements (par exemple la marche ou le vélo), les activités professionnelles (si la personne travaille encore),les tâches ménagères, les activités ludiques, les sports ou l’exercice planifié, dans le contexte quotidien, familial ou communautaire.
Les personnes à mobilité réduite
- Pratiquer une activité physique pour améliorer leur équilibre et prévenir les chutes à raison de 3 jours par semaine ou plus ;
- Les activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux groupes de muscles devraient être pratiquées deux fois par semaine ou plus.
L’intensité des différentes formes d’activité physique varie d’une personne à l’autre. Pour qu’elle soit profitable du point de vue de l’endurance cardiorespiratoire, toute activité doit être pratiquée par tranche d’au moins 10 minutes.
Et en Belgique, qu’en est-il de la pratique de l’activité physique ?
Dans le cadre de la dernière enquête de consommation alimentaire 2014-2015, des données concernant l’activité physique et le comportement sédentaire des individus ont été collectées en plus des données de consommation alimentaire : [2]
En résumé : [3]
- La quasi-totalité des jeunes enfants (de 3 à 5 ans) rencontrent les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, à savoir 3 heures par jour de tous niveaux d’intensité.
- Seule la moitié des enfants âgés de 6 à 9 ans et le tiers des adolescents âgés de 10 à 17 ans atteignent les recommandations de l’OMS propres à leur tranche d’âge, à savoir une heure par jour d’activités physiques d’intensité modérée à soutenue.
- La majorité des adultes (de 18 à 64 ans) rencontrent les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique (2 heures 30 minutes par semaine d’activités physiques d’intensité modérée).
En parallèle, les résultats obtenus montrent que la population passe une grande partie de ses journées en position assise ; en moyenne, le temps passé en position assise varie ainsi de 6 à 9 heures par jour selon les tranches d’âge. À l’échelle d’une semaine, la population passe donc davantage de temps assis qu’en mouvement (sport, temps libre, transport actif).
Il existe, par conséquent, des marges de manoeuvre afin de promouvoir et stimuler l’activité physique au sein de la population. Les conseils et les actions d’intervention mis en place dans cet objectif devraient tenir compte du contexte dans lequel les individus pratiquent des activités physiques car celui-ci varie fortement selon l’âge, le genre et le niveau d’éducation.
Quelles mesures publiques adopter pour accroître l’activité physique de la population ?
L’Organisation Mondiale de la Santé incite les gouvernements et les communautés à prendre des mesures pour accorder aux individus davantage d’occasions d’être actifs en vue d’accroître l’activité physique. Pour que le niveau d’activité physique puisse augmenter, il y a lieu d’adopter une approche fondée sur la population, qui soit multisectorielle, multidisciplinaire et culturellement adaptée.
Les politiques visant à développer l’activité physique ont pour but d’assurer :
- la promotion de l’activité physique via les activités du quotidien en coopération avec les secteurs pertinents ;
- que la marche, le vélo et les autres formes de transport « actives » soient accessibles et sûrs pour tous ;
- que les politiques mises en place sur les lieux de travail encouragent l’activité physique ;
- que les écoles disposent d’espaces et d’installations sécurisés pour permettre aux élèves de se dépenser pendant leur temps libre ;
- que l’éducation physique de qualité aide les enfants à adopter des comportements qui les maintiendront physiquement actifs toute leur vie ;
- que les installations sportives et de loisirs offrent la possibilité à tous de pratiquer une activité sportive.
D’après les données actuelles, les politiques environnementales qui influent sur les modes de transport utilisés ou qui agrandissent l’espace public réservé aux activités de loisir peuvent contribuer à accroitre le niveau d’activité physique dans la population et avoir ainsi un effet bénéfique notable sur la santé.
Pour aller plus loin, coup d’oeil sur un exemple au Canada : Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2017 – Concevoir un mode de vie sain.
"La santé pour mieux vivre : Bouger 30 minutes par jour"
Observatoire de la santé du Hainaut